Le Style Empire, romantisme et historicisme

Les origines corses du général Bonaparte lui font préférer le style italien au grand style français. Des éventails de petits modules obéissant au nouveau standard de la mode voient le jour.

C’est aussi l’époque des innovations, notamment d’optique, à l’occasion des premières expositions de l’industrie.

La chute de l’Empire met fin au blocus continental et permet l’arrivée en France de productions chinoises. Le début du XIXème siècle n’avait pas interrompu les relations commerciales entre l’Angleterre et la Chine, c’est la raison pour laquelle l’école anglaise fut le centre de création de nombreux éventails brisés d’inspiration chinoise.

Le 2 mars 1829, la Duchesse de Berry (1798-1870), mère de l’héritier du trône des Bourbons, décide de tenir un bal aux Tuileries. Il avait pour thème des Maries. Ce bal comprenait 3 quadrilles. Le premier était consacré à Marie Stuart, la duchesse y incarnait la malheureuse souveraine, le second était dédié à Marie-Antoinette. On ne connaît pas le thème du troisème. Le premier quadrille fut immortalisé par une série de gravures par Eugène Lamy. Pour le second, les dames étaient priées de venir avec des éventails de l’époque. Tout le monde courut chez Vanier acheter des éventails, mais il fut bien vite en rupture de stock de sorte que l’on dût réaliser dans le goût de l’Historicisme des éventails copies des époques Louis XV et Louis XVI. Cet événement fut le départ de la mode de l’éventail de qualité au XIXème siècle.

Duvelleroy a bien compris  tous ces changements. Il fonde sa maison en 1827 sur la base d’un fonds de gravures permettant une nouvelle production de masse, principalement destinée à l’exportation.

Eventail plié, gravé en taille douce, signé et daté «Duvelleroy/1832» présentant une vue de Montevideo. Monture en corne blonde.

Eventail-plumeau, 1827

La duchesse de Berry dans le rôle de Marie-Stuart.

Paris Imprimerie de Fonrouge 1829.

 

Le tombeau de Cæcilia Metella sur la via Appia Antica à Rome,

Feuille d’éventail du Grand Tour, vers 1780.

Éruption du Vésuve de 1794. Éventail plié, la feuille en peau d’Italie, vers 1800.

Monture en os, les panaches en acier.

 

Éventail plié début de la période romantique, vers 1815-20.

La feuille en peau d’Italie, la monture en nacre.

Éventail brisé en corne blonde de la période romantique, vers 1820.

 

Éventail ombré, vers 1826. La monture en os.

 

La girafe, éventail-carnet de bal, 1827.

En carton préparé, dit « peau d’âne », les panaches en os, un stylet dissimulé dans le panache.

 

 

Eventails cocarde en ivoire, l’un anglais présentant une lorgnette dans la rivure

et l’autre chinois pour l’exportation, vers 1800.

 

Éventail brisé en ivoire, Chine pour l’exportation, vers 1820.

Auteurs : Michel Maignan et Serge Davoudian