Le premier Age d’Or au XVIIIème siècle

La Corporation des éventaillistes français commencent timidement avec 60 Maîtres à la fin du XVIIème siècle. Ils sont 150 en 1753 et 253 en 1782. L’éventaillerie française suit l’évolution de la quantité de maîtres artisans au XVIIIème siècle et améliore, au fur et à mesure du temps, ses techniques et réalisations.

Les éventaillistes français font un concours à qui signera le moins… De ces réalisations on connaît par la littérature certains : Tiquet qui fournit les éventails pour la corbeille de mariage de Marie Leszczynska, Hébert, qui fournit  un éventail pour le mariage de Marie-Josèphe de Saxe, (épouse le dauphin fils de Louis XV), et Gaillard qui fournit l’éventail de mariage de Marie-Antoinette.

Enfin Josse L’aîné, dont il subsiste un exemplaire de la carte de commerce, la seule connue du XVIIIème siècle.

De toute façon, ces éventails possèdent des montures d’une richesse inouïe et des feuilles qui à l’époque semblent accessoires et ne sont pas décrites.

Jusque vers 1750, les fabrications françaises sont exclusivement de commande. Après cette date, les éventaillistes commenceront à constituer des stocks et à les déposer chez les marchands-mercier. Les anglais, précurseurs comme toujours dans le domaine de l’industrialisation, et de surcroit dotés d’une terre très pauvre ne permettant de nourrir la population que 3 ou 4 jours par semaine, fournissent une quantité très importante d’éventails à partir de cette époque.

Un autre fait important est le voyage entrepris par le marquis de Marigny, frère de Mme de Pompadour et surintendant des bâtiments du Roi. En compagnie de Soufflot, en Italie du sud, en 1750-51, ils visitent les ruines de Stabies, Pompéi et Herculanum. La découverte du style Antique, en totale opposition avec les courbes et contre courbes du style baroque, entraînera la mode du néoclassicisme.

A partir de 1789, la Révolution ruine les éventaillistes et les fabrications ne sont plus que de très basse qualité et produites à la grosse (12 douzaines), notamment pour retracer des événements au jour le jour.

Il y a une vingtaine d’années, est passé dans le commerce parisien un éventail dont la feuille était peinte par François Boucher et la monture en ors de couleurs par Pierre-François Delafons, Maître en 1732. Le Louvre possède une tabatière de cet orfèvre (N° 72 du catalogue Grandjean)

En 1760, le marquis de CARACCIOLI publie « le livre des quatre couleurs » dont le premier chapitre évoque un langage de l’éventail qui sera largement repris et complété par les éventaillistes du XIXème siècle.

La partie de cartes, éventail plié vers 1690-1700.

Monture en bois laqué.

Le bel enfant », éventail brisé en ivoire vers 1700.

Alexandre et Diogène, École italienne, vers 1730. Monture en nacre semellé.

Flore et Zéphyr, Ecole anglaise, vers 1745. Monture en nacre.

 

Éventail gravé, École française, vers 1745.

Monture en os, les panaches appliquées d’écaille et de nacre.

Revers

 

Éventail « cabriolet », France vers 1755. Monture en ivoire.

Détail

Chinoiseries. Feuille, d’après François Boucher, vers 1750.

Le tableau original est daté de 1742. (musée de Besançon, France).

 

Bergerades. Eventail, la feuille peinte sur cabretille par François Boucher et son entourage.

La monture en ors de couleurs, partiellement émaillée et signée « Delafons à Paris » (actif entre 1732 et 1759).

 

Pastorale, France, vers 1755. Monture en ivoire.

Pastorale, portraits de Louis XV et de Mme de Pompadour, France, vers 1755. Monture en écaille.

Bergerade, France, vers 1760. Monture en nacre burgautée.

Bergerade (à fond argent), France, vers 1780. Monture en ivoire.

La promenade de l’Infante (face et revers).

Éventail français pour le marché espagnol, vers 1775.

Monture en nacre.

Revers.

L’Aurore (1613-1614), d’après le tableau peint vers 1613-1614 par Guido Reni (1575-1642).

Ecole italienne, vers 1785. Monture en ivoire.

La fresque originale est conservée au palais Parravicini Rospigliosi à Rome.

Revers

Mariage à l’Antique, École hollandaise, vers 1780. Monture en nacre.

Chinoiseries, École anglo-hollandaise, vers 1785.

Monture en bois laqué.

 

« Il pleut bergère » (chanson de Fabre d’Eglantine), feuille gravée en taille douce, France 1780.

Monture en bois naturel.

Le barbier de Séville (1775), ou le mariage de Figaro (1778), feuille gravée en taille douce et découpée à l’emporte-pièce (appelée souvent faussement canivet). France, vers 1780. Monture en bois d’amarante à filets.

L’ascension de Charles et Robert, l’atterrissage à Nesles la Vallée, 1er décembre 1783.

Feuille gravée en taille douce. Monture en bois teinté. Au revers, chanson sur le triomphe des globes.

Détail.

Éventail de corbeille de mariage. France vers 1780. Monture en bois teinté.

Éventail de corbeille de mariage. France vers 1780. Monture en bois naturel.

 

prise de la Bastille, 14 juillet 1789. Brins alternés deux à deux en bois et en os.

L’abolition de l’esclavage, 4 février 1794. Monture en bois teinté et à filets.

 

Le barbier de Séville, écran à main, chez Petit à Paris, 1775

Le Palais Royal, écran à main, chez Petit à Paris, vers 1786.

 

Auteurs : Michel Maignan et Serge Davoudian