L’éventail en Europe, après le retour des portugais du Japon
En 1549, saint François-Xavier arrive au Japon. Les Portugais découvrent les éventails pliés et les rapportent à Lisbonne. Ils sont vendus sur le marché de gros de la ville. Achetés par des marchands italiens, ces derniers les diffusent, et les copient.
On commence à faire des éventails pliés en Europe. L’un des premiers éventails européens conservés se trouve au Cabinet des Médailles à la Bibliothèque Nationale de Paris et est censé avoir appartenu à Diane de Poitiers, maîtresse d’Henri II (1500-1566).
Peintres et graveurs se partagent la nouvelle production. Le plus célèbre d’entre eux, le lorrain Jacques Callot (1592-1635), qui travaille à Florence, grave en 1619 une feuille d’écran pour les Médicis qui est appelé « L’Eventail ». Il représente une fête sur l’Arno.
Le protestant tourangeau Abraham Bosse (1604-1676) va produire une célèbre série de feuilles gravées en 1637 et 1638.
La complexité de l’éventail entraîne sa fabrication par plusieurs corps de métier : Les doreurs sur cuir, les gantiers, les plisseurs, les parfumeurs et les tabletiers. Des procès sans fins intervenaient entre tous ces artisans. Las de cette affaire, Louis XIV et son ministre Colbert instituent en février 1678 un corps de jurande et de maîtrise des éventaillistes. Les deux tiers des problèmes étaient ainsi résolus, mais il restait encore celui de la fabrication des montures par les tabletiers ou les orfèvres lorsque celles-ci étaient réalisées en métaux précieux.
Par ailleurs, à l’époque, presque toutes les feuilles de peau étaient parfumées, parfum qui a disparu au cours des siècles.
En 1675, le graveur Nicolas Loir (1624-1679) publie un recueil de dessins pour éventails et écrans. Cela va donner lieu à une importante production d’écrans à main en collaboration avec les marchands merciers, et ce tout au long des 2 siècles suivants. Ces écrans portatifs servaient à protéger le visage des ardeurs du foyer des cheminées.